- Comment lire l'énoncé
correctement ?
I. Les espèces d'énoncés.
1. L'énoncé ouvert.
Certains énoncés n'exigent pas de connaissances
particulières pour être traités. Ces connaissances
peuvent être utiles, mais il est possible de traiter
le sujet grâce à des connaissances ailleurs acquises.
Ainsi : "L'homme et le citoyen".
2. L'énoncé fermé.
Certains énoncés ne peuvent être traités que si
certaines connaissances ont été acquises.
Ainsi : "Peut - on donner un modèle mécanique
du vivant ?" Pour ce sujet la connaissance
du mécanisme, du vitalisme, des notions du milieu
intérieur, de la finalité, de l'auto - régulation,
des auteurs comme DESCARTES, est nécessaire.
Si nulle connaissance n'est exigible du candidat,
il reste qu'il est censé avoir suivi une année
de philosophie.
3. L'énoncé énigme.
Certains énoncés ne sont vraiment compréhensibles
que si certaines connaissances, - qui ne sont
pas nécessairement des connaissances philosophiques
-, ont été acquises.
Ainsi : "Suffit - il de voir le meilleur
pour le suivre ?" est un sujet de morale
qui s'inspire d'un vers du poète AUSONE.
Ainsi : "Le sommeil de la raison engendre
- t - il des monstres ?" s'inspire du titre
d'un tableau de Francisco de GOYA.
II. La lecture globale de l'énoncé.
1. Connaître et utiliser les règles de la grammaire.
Ainsi : "Tout savoir est - il un pouvoir
?" n'est pas le même sujet que : "Tout
savoir est - ce un pouvoir ?". Dans le premier
énoncé, le mot pouvoir est un nom ; dans le second
énoncé les mots savoir et pouvoir sont des verbes.
Le premier énoncé demande si un savoir quel qu'il
soit donne aussi un pouvoir ; le second énoncé
demande si le fait pour un homme de tout savoir
lui donne de ce fait un pouvoir : celui qui sait
tout a - t - il du même coup une autorité sur
les autres ou du pouvoir (par exemple un pouvoir
technique) sur le monde qui l'entoure ?.
2. Lire et prendre en compte tout l'énoncé.
Chaque terme de l'énoncé importe. Ne pas le lire
ou feindre de ne pas le voir engagera le devoir
dans une fausse direction.
Ainsi : "Peut - on ne pas croire au progrès?"
contient le mot "croire" et l'énoncé
ne revient à cet autre énoncé : "Le progrès
existe - t -il ?"
3. L'énoncé doit être pris dans tout son sens.
Un même terme peut avoir plusieurs sens. Selon
le contexte, seul un de ces sens doit être privilégié
soit tous ces sens doivent être retenus.
Ainsi, le mot orthographié "Histoire"
ne désigne que l'ensemble des événements du passé
à l'exclusion de la science historique. En revanche,
le mot orthographié "histoire" peut
désigner soit l'ensemble des événements du passé
soit la science historique.
Ainsi l'énoncé du sujet : "Quel enseignement
peut - on recevoir de l'expérience ?" demande
que soient relevés les sens différents du mot
"expérience" : expérience que l'on a
et qui est involontaire, expérience que le savant
fait ou expérimentation et qui est volontaire.
III. La lecture précise des termes de l'énoncé.
1. Ne pas substituer à un mot de l'énoncé un autre
mot.
Chaque terme de l'énoncé a un ou plusieurs sens
qu'il faut rigoureusement définir.
Ainsi l'énoncé : "Est - il parfois légitime
de mentir ?" n'est pas l'énoncé : "Est
- il parfois légal de mentir ?"
2. Connaître et maîtriser le vocabulaire.
Bien des sujets de philosophie commence par :
"Peut - on...", ou par : "Faut
- il...". Le sens des énoncés commençant
par l'un ou par l'autre de ces verbes n'est pas
le même. Le verbe falloir indique une obligation,
un devoir. Le verbe pouvoir indique soit une possibilité
matérielle ("Est - il matériellement possible
de ...") soit une possibilité morale ("Est
- il juste, est - il légitime de ...").
Ainsi : "Faut - il mentir ?" n'a pas
le même sens que : "Peut - on mentir ?".
3. Connaître et maîtriser le sens proprement
philosophique de certains termes.
Les énoncés peuvent contenir des termes courants
pris dans une acception proprement philosophique.
Ainsi le goût désigne en philosophie la faculté
de juger du beau, - non seulement le sens du goût
; l'hypothèse désigne en philosophie soit l'explication
anticipée qui devra être éprouvée par l'expérimentation
soit la connaissance acceptée pour vraie et pour
point de départ de la démonstration, - et non
pas une supposition, une conjecture.
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